dimanche 10 février 2013

Tac o tac




“Oh Dame Morrigun, auriez vous eut une vision de l’avenir pour avoir eut l'obligeance de laisser choir Gil-Galad sur le sol?”

Le vieil homme souriait ce qui semblait provoquer le plus grand trouble chez Carranog. Celui-ci regardait Morrigun avec insistance en lui massant la nuque dans un geste machinal comme pour chasser une tension .

“Madau fu letchwithdod, dun. Ruduch chi wedi sunnu mi i groesawu dawel” 
(Pardonnez ma maladresse, homme. Vous m'avez surprise en me saluant sans faire de bruit.)

Morrigun intriguée par la disparition des éclats sur le sol s’accroupit en prenant soin de ne pas comprimer son ventre et de le mettre en avant. Elle ne semblait pas autrement incommodée de sa maladresse, et regardait le vieil homme de pieds en cape en se demandant si ce n’était pas le Magicien Blanc.

“Il faut la pard...”

Le vieil homme stoppa Carranog d’un revers de la main, lui intimant le silence. Son regard arpentait les courbes généreuses de la dunes avec un point de fixation tournant autour de sa région ombilicale.

“N’escomptez pas me perdre dans vos couinements de dunes, Morrigun. Je vis depuis assez longtemps auprès des vôtres pour les connaitre et parler le dunael.”

“Ie”  Morrigun poursuivit en westron avec tout le mal qu’on lui connait.

“Puis je parler en dunael, car je ne prends pas toujours bien la langue de mon époux. Et il est bien trop loin pour me faire toucher des doigts mes lagunes”

Le vieil homme acquiesça immédiatement, et on peut se demander pourquoi tant le westron de la dunes était châtré! Le vieil homme prit place sur un fauteuil près de la table sans enjoindre ses invités de l’y rejoindre.

“Alors mon bon Carranog, votre future épouse a t’elle trouvé son bonheur dans sa nouvelle garde robe?”

Le vieil homme a la barbe blanche regardait Morrigun scrutant chaque expression de son visage de son regard aiguisé.

“Elle ne semble pas sensible aux plus magnifiques de vos parures? Ou peut être, avons nous la affaire à une jolie rondeur qui ne sied a vos ceintures?” Le vieil homme dirigea son index d’un geste lent et majestueux vers le ventre de Morrigun.

“J’ai bien mangé au village pour mon retour voilà tout. Je suis un peu ballonnée. Et ne vous a t’on pas appris a ne pas montrer du doigt: c’est impoli!”

“Pirouette, jeune dunes! Dans votre état, c’est risqué.” Le vieil homme affichait un sourire moqueur.

Carranog suivait la conversation en balayant la pièce du regard passant de Morrigun au vieil homme.
“Vous pouvez m’appeler Morrigun, hen dun. Et moi comment puis je vous nommer?”

Le vieil homme a la barbe blanche, réfléchit un court instant et répondit avec une voix suave et envoutante.”

“Appelez moi Maitre, ma chère Morrigun. Ne suis je pas le Maitre des lieux?
Mais, je manque a tous mes devoirs! Avez vous faim? Puis je vous offrir quelque chose à boire?”

“Ie, je passerai bien a table. De plus votre feu, assèche ma bouche et me donne soif”

C’est bien connu, chez les vieux c’est toujours trop chauffé! Le vieil homme donna deux coups sur la table, d’un long bâton qu’il avait dû poser au préalable et un serviteur fit son entrée. Le vieil homme susurra quelques mots a l’oreille du serviteur et celui-ci disparu par une porte dérobée.

“Je vous dispenserai de goutter notre excellent vin d’Isengard pour cette fois, Dame Morrigun. Vos amis du clan du sanglier, qui sont ici, ont ramené de leur dernier raid en Rohan des tonneaux d’une hydromel non encore fermentée.
Vous plairait il de la gouter en leur compagnie?”

Morrigun regarda rapidement Carranog et lui demanda a voix basse:

“Ils sont ici, Carranog? Nos frères sont ici?”

Carranog acquiesça, l’air quelque peu chagriné de cet intérêt pour leurs frères et non pour lui.

“Ie, hen... Maitre.” Morrigun paraissait toute excitée a l’idée de voir ses frères envoyé il y a longtemps par le Brenin auprès du Magicien Blanc.

Carranog indiqua l’endroit ou s’asseoir a Morrigun et tout deux firent bientôt face au maitre des lieux. La table immense semblait bien déserte, elle qui aurait pu accueillir une bonne vingtaine de convives.

Le serviteur fit quelques aller-retours portant vins, pichets et victuailles sur la table entre les deux partis. Morrigun regardait le serviteur arpenter la salle en tout sens pour dresser la table. Carranog la regardant se demandait si elle ne finirai pas par en faire un torticolis.

“Ma douce, tu devrais regarder notre maitre ou bien moi. J’ai bien peur que l’agitation ne te tourne la tête.”

“Cesses de me prendre pour une enfant. Et je ne suis pas ta douce. Je suis la femme de Maerendor, pas la tienne!”

“Je ne vois pas ton époux?! Te cherche t’il, ma douce?”

“Cessez vos enfantillages!” Le vieil homme fit un signe au serviteur qui vint immédiatement servir Carranog en vin et Morrigun en hydromel bien fraiche. Puis une fois les invités servis, il proposa a son maitre du vin d’Isengard. Puis le vieil homme leva son verre et attendant que ses invités fasse de même, prit la peine de se lever.

“Comment dit on dans votre langue, pour porter un toast? 
...
Oui, ça me revient. 
Portons un toast pour un absent, voulez vous? 
Levez vous, son absence mérite d’être honoré!”

Morrigun et Carranog se levèrent et ce sans conviction pour cette dernière.

“Iechud da, Maerendor!”

Morrigun leva son verre un peu plus haut, tandis que Carranog souriait en admirant le profil charmant de ‘sa douce’.

“IECHUD DA, FU GUR! 
Ruduch bob amser un fu nghalon” (Tu es toujours en mon coeur)

Carranog grommela, le vieil homme se réjouit de la tension qu’il instaurait; quand a Morrigun: la morale réprouve a ce qu’on en dise plus!
Tous portèrent leurs verres aux lèvres sauf Morrigun qui versa dans un premier temps une bonne gorgée de liquide sur le sol.

“Ar gufer ein cundeidiau!” (Pour nos ancêtres!)

“Rhi Helvarch sicrhau eich bod un!” (Que Rhi Helvarch vous veillent)

Le vieil homme riait en son fort intérieur des pitreries mystiques de Morrigun. Les Daen avaient quasiment tout perdu de leurs us et coutumes originels. Sauron les avaient, bien avant les autres peuples dont on ne parlaient même pas encore, corrompu en partie. Les dunedains avaient quand a eux civilisé les clans les plus proche de leurs forts. Les Daen brandissaient encore parfois bien haut leurs anciens cultes, s’accrochant a des rites dont ils ne comprenaient parfois même plus le sens.

“Ces temps là sont finis ‘ma douce’, nous entrons dans une nouvelle ère ou bientôt les forgoils ne seront plus. Tu seras fière d’être au bras de ton homme, le puissant Carranog, brenin de nos anciennes terres”

Morrigun pouffa de rire: “Brenin Carranog, armé de son luth ou de sa harpe! Laisse moi rire, fu frind! Quel est l’idiot qui t’as mis ces bêtises en tête?”

“Dame Morrigun, vous êtes mon hôte! Restez a votre place, je vous prie” Le vieil homme répondit sèchement mais ses mots et sa voix semblaient avoir le charme des mélopées elfiques.

‘Ie, Maitre. Esgusoduch fi, hen dun” Morrigun reprit sa place sur la chaise et les deux hommes en firent de même.

“Bien dinons, il est bien temps. Peut être me parlerez vous de votre tendre époux Dame Morrigun. Vous semblez tant le porter dans votre coeur. Ainsi Carranog sera ce qui l’attend quand vous aurez oublié son visage et ses baisers.”

“Ie, Maitre: je vais vous parlez de Maerendor, mon tendre époux”

“Oui, dites m’en plus avant que son souvenir ne s’estompent comme celui de votre premier époux. Vous rappelez vous encore de son nom, Dame Morrigun? Ce brave dun, fils de brenin malencontreusement tué par des orques...”

Morrigun se figea, déstabilisée par la pique du vieil homme. 

“Bran” 

Morrigun envoutée par la voix du vieil homme livra une a une les informations sur sa vie et ses aventures depuis sa rencontre avec son époux. Le vieil homme donna ses derniers ordres au serviteur zélé et bientôt furent portés sur la table une bonne dizaine de bolée ainsi qu’un petit tonnelet de l’hydromel du Rohan.
Un à un les frères de clan de Morrigun entrèrent par une des portes dérobées de la pièce, saluant leur nouveau maitre ainsi que les deux convives. Deux des hommes portaient un grand coffre orné des chevaux du Rohan qu’ils déposèrent sur le sol à quelques pas de la table.

“Dame Morrigun, voyez comme les vôtres sont bien traités en Isengard.”

Morrigun regarda les siens, les guerriers de son clan envoyés par crainte bien plus que par adhésion vers le Magicien Blanc. Elle passa quelques instants en accolades en regardant les visages marqués par les combats et les raids incessants. Puis quand elle eut fait le tour des guerriers, les bolées furent remplies de l’hydromel et Morrigun refit le même geste. Pas un seul guerrier ne le fit.

“Dame Morrigun, j’ai un présent pour vous. Je ne doute pas que la dunes que vous êtes, attachée aux traditions, ne saura comment me remercier. Mais sachez que ce sont vos frères qui en sont les principaux auteurs. Aussi levons nos verres encore une fois pour honorer ces magnifiques guerriers de votre peuple!
Iechud da, rhufelur bonhedig!” (Santé, nobles guerriers!)

Les hommes prirent place derrière le coffre, Carranog et le maitre des lieux se tenant dans le dos de Morrigun

“Ouvrez Morrigun… Allez…”

Morrigun fit glisser le lourd fermoir du coffre et l’ouvrit d’un geste rapide, puis elle se releva en regardant le contenu. Une grosse larme roula sur sa joue accompagné d’un rire”

“MamDaear est ce un signe?”

Morrigun se toucha le ventre, sous sa main l’enfant donnait ses premiers coups à la vie. Les guerriers regardèrent dans le coffre vérifiant l’intégrité du butin que Morrigun regardait les larmes aux yeux et le sourire aux lèvres. Carranog détourna son regard du contenu tandis que le Maitre restait sceptique.

1 commentaire:

  1. [HRP] Superbe ce skin. Mercredi, je devrais pouvoir dégager pas mal de temps pour avancer de mon côté: avec la maintenance, faudra bien que je m'occupe ^^ [/HRP]

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